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LA DOUBLE VIE DE THÉOPHRASTE LONGUET

» — Qu’attendez-vous, monsieur Mifroid ?

» — Comment ? Mais je n’attends rien ni personne. C’est moi certainement qu’on attend. Et je suis persuadé que Mme Mifroid est dans une terrible anxiété. À propos, cher ami (crus-je devoir ajouter), si jamais vous rencontrez Mme Mifroid, et que la conversation roule sur le sous-terrain des catacombes, vous serez bien aimable de glisser sur la liberté des mœurs du peuple talpa… Mon avis est que le dessous de la terre ne regarde pas le dessus !…

» — Voulez-vous être tout à fait tranquille, monsieur Mifroid ? Eh bien, arrêtez-moi ! Quand je vous demande : ce que vous attendez…, c’est ce que vous attendez pour m’arrêter !…

» — Non, monsieur Longuet, non, je ne vous arrêterai pas !… J’avais mission d’arrêter Cartouche, mais Cartouche n’est plus ! Il n’y a plus que M. Longuet, et M. Longuet est mon ami !…

» Théophraste avait les larmes aux yeux.

» — Je crois bien, en effet, dit-il, que suis guéri… Ah ! si j’en étais sûr !

» — Qu’est-ce que vous feriez ?

» — Si j’étais sûr que les Talpa m’aient tout à fait guéri de Cartouche !…

» — Eh bien !

» — Eh bien ! j’irais retrouver ma femme, ma chère Marceline…

» — Il faut aller retrouver votre femme, monsieur Longuet. Il le faut.

» — Vous me le conseillez ?

» — N’en doutez point.

» — Dans ces conditions, fit Théophraste qui pleurait à chaudes larmes à l’idée qu’il allait retrouver sa chère Marceline, dans ces conditions, je vous prierais, mon-