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XXXVIII

UN JOYEUX OSSUAIRE


« Dès que j’eus reconnu les premiers ossements, je les saluai avec gratitude. Je montrai ces tibias, ces péronés et quelques cubitus à Théophraste qui ne se dérida pas. Depuis que nous avions quitté les Talpa, il ne cessait de me reprocher notre fuite avec amertume et ses yeux souvent étaient pleins de larmes. Pauvre et cher Théophraste ! Il était calme maintenant et le plus doux des hommes. Son séjour dans les catacombes semblait lui avoir fait le plus grand bien, avoir chassé de son esprit toute extravagance sanguinaire et j’en étais très heureux, car malgré ses défauts et surtout l’incroyable relâchement de ses mœurs chez les Talpa, je l’avais pris en amitié.

» Bientôt un crâne s’étant présenté à nous avec une chandelle allumée dans l’œil gauche, j’en conclus que nous entrions enfin dans l’empire des vivants. Des chandelles, des chandelles dans les crânes, des girandoles de chandelles clignotantes. La galerie descend,