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XXXV

OÙ NOUS COMMENÇONS À ENTRER DANS LE FANTASTIQUE, SI L’ON ENTEND PAR FANTASTIQUE TOUT CE QUI NE SE PASSE PAS À LA SURFACE DE LA TERRE.


« Après le concert, nous fîmes un dîner à nous cogner partout. Je ne m’y appesantirai point. Les choses de la chair m’ont toujours laissé dans une vaste indifférence. Et cependant je veux avouer que je ne sus, après le dîner qui suivit ce concert, me défendre des entreprises, comme mon honneur du dessus de la terre eût dû m’y inviter, ni résister aux agaceries de la dame de Montfort. Les ténèbres, il ne faut pas l’oublier, furent, pour beaucoup dans cette faillite de mes plus honnêtes instincts, je dirai de ma naturelle vertu. Quoi ce fut ? Ne vous dirai-je. N’en attends nul pardon. Mais aussi dame de Montfort m’énervait avecques ses vingt doigts de main et aussi avecques ses vingt doigts de pied. J’avais combattu vaillamment. Je jurai de n’en parler oncques, mais ma dame dit qu’elle n’était point repentie de ce qu’elle avait mis la