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XXXII

OÙ M. LE COMMISSAIRE DE POLICE MIFROID, QUI A EU L’OCCASION DE VISITER LE LABORATOIRE DE MILNE-EDWARDS, RACONTE À M. THÉOPHRASTE LONGUET DES « HISTOIRES NATURELLES » QUI LE RASSURENT UN PEU QUANT À SA FAIM FUTURE, SANS LUI ENLEVER TOUTE PRÉOCCUPATION QUANT À SA FAIM PRÉSENTE.


« M. Théophraste Longuet, raconte M. Mifroid, ne cessait, depuis quelques heures, de me fatiguer de ses réflexions inutiles sur l’état de son estomac. Il n’y avait pas un jour et demi que nous nous trouvions dans les catacombes et déjà ce pauvre homme se plaignait de la nécessité où nous nous trouvions de marcher sans manger. « Manger » : ce mot prenait dans la bouche de Théophraste une importance considérable. Il semblait, à l’entendre, que nous ne devions penser qu’à cette chose : « manger ». À quoi cela nous eût-il servi de « manger » ? Je vous le demande. J’ai toujours eu le sourire quand, dans les histoires de naufrages, l’« auteur » apporte au malheureux qui se noie une bouée