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XVI

JE TE DOIS MON DOIGT !


— Monsieur, répondit tristement Théophraste, je vous remercie de l’intérêt que vous me portez, et je ne vous cacherai pas que vous m’êtes extraordinairement sympathique, malgré vos squelettes et les mots bizarres qui sont écrits sur vos murs. Vous devez être très savant, si j’en crois tous les livres qui vous entourent. (La pièce où ils se trouvaient, en effet, semblait uniquement tapissée, décorée, meublée de livres, de grands et de petits, de très vieux livres.) Vous devez être aussi très bon, c’est ce qui fait que je vous aime comme le plus tendre et le plus compatissant de mes frères humains, mais je vous le dis bien tristement, bien tristement, vous ne pouvez rien pour moi ; car, hélas ! monsieur, vous me croyez malade, et je ne suis pas malade. Si j’étais malade, vous me guéririez, je le jure, mais on ne guérit pas un homme qui n’est pas malade ! Vous me dites : « Il va falloir chasser Cartouche ! » C’est une parole très belle, tout à fait magni-