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LA DOUBLE VIE DE THÉOPHRASTE LONGUET

les êtres, car il n’hésita pas sur le chemin à suivre. Il fit gravir à Théophraste une demi-douzaine de marches de pierre dont l’usure était extrême et poussa, au fond de la cour, une porte épaisse.

Ils se trouvèrent dans une sorte de vestibule qui était éclairé par une grande lampe en forme de boule, que des chaînes de fer suspendaient au plafond de pierre.

— Attends-moi ici, dit Adolphe, après avoir refermé la porte par laquelle ils étaient entrés, d’une certaine façon.

Il promit de ne pas être longtemps et il disparut.

Théophraste s’assit dans un vaste fauteuil de paille et regarda autour de lui. Ce qu’il vit sur les murs, particulièrement, précipita son esprit dans un ahurissement profond.

D’abord, il y avait une quantité incroyable de mots peints en lettres noires. Ces mots grimpaient sans ordre au long des murs, comme des mouches.

Il en épela quelques-uns : Iris, Thabethnah, Jakin, Bohaz, Theba, Pic de la Mirandole, Paracelse, Jacque Molay, Nephesch-Ruach-Neschamah, Ézéchiel, Aïsha, Puységur, Gagliostro, Wronski, Fabre d’Olivet, Louis Lucas, Hiram, Élie, Plotin, Origène, Gutman, Swedenborg, Giorgius, Apollonius de Tyane, Cassiodore, Éliphas Levi, Cardan, Allan-Kardec, Olympicodore, Spinosa, etc., etc., et, répété une centaine de fois, ce mot : ihôah.

En se retournant vers l’autre mur, contre lequel il s’appuyait, il vit un sphinx et des pyramides, une immense rosace au centre de laquelle le Christ étendait les bras dans un cercle de flammes. Et ces mots, sur la rosace : Amphitheatrum sapientiæ æternæ solius veræ. C’était la rosace de la Rose-Croix.

Au-dessous, ces deux vers :