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THÉOPHRASTE PRÉTEND QU’IL N’EST PAS MORT…

sible. J’avais séché mes pleurs, je compatissais à sa peine, et nous ne nous consolâmes d’une telle catastrophe que lorsque j’eus trouvé la solution : « Nous dirons à Adolphe, fis-je, de venir coucher avec nous. » Elle acquiesça tout de suite à cette proposition, et il fut entendu qu’Adolphe aurait toujours son lit fait chez nous, comme il avait son couvert mis.

» Justement, Adolphe survint à la première heure. Marceline et lui s’enfermèrent dans le salon et ils eurent là un entretien d’une longueur inusitée. Je m’étais retiré par discrétion dans mon cabinet.

» Quand ils vinrent me retrouver, ils semblaient sortir d’une conversation grandement animée. Adolphe me regarda avec tristesse et me pria de l’accompagner dans quelques courses qu’il avait à faire le matin même. Marceline insista pour que je fisse tout ce qu’Adolphe me demanderait, et je le promis sans difficulté. Adolphe et moi, nous descendîmes donc dans Paris. Je demandai à mon ami si l’étude du document lui avait révélé quelque fait nouveau intéressant nos trésors, il me répondit que tout cela n’était guère pressé, qu’il fallait avant tout songer à ma santé, et que nous prendrions tous trois, le soir même, le train pour la villa « Flots d’Azur ».

» Je remis la conversation sur le terrain de Cartouche, qui ne m’avait jamais autant préoccupé ; mais il semblait éviter de me répondre et fuyait ce sujet. Enfin, je fus tellement pressant que, me voyant sur le point d’être tout à fait exaspéré, il voulut bien me donner sur moi-même quelques renseignements dont j’estimais avoir le plus grand besoin. Et puis, il s’échauffa à mon histoire et je sus bientôt tout ce que je voulais savoir.

» Je lui dis que, dans la narration qu’il avait entre-