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IX

LE MASQUE DE CIRE


Adolphe et Théophraste n’attendirent point le déclin du jour pour regagner la villa « Flots d’Azur ». Brinquebalant leur maigre butin dans le filet où luisaient les écailles humides de deux gardons, d’un chevesne et d’un petit hottu, balançant d’un bras dolent leur boutique et l’une de leurs quatre épaules chargée du dernier roseau flexible qui leur restait, ils quittèrent la rive et s’en furent vers le coteau.

Avant d’y atteindre, ils résolurent de retremper leur cœur en un sérieux apéritif, à la porte de l’aubergiste Lopard, ce pendant que la diligence de Crécy arrêterait à leurs pieds le balancement tumultueux de son antique ferraille.

Le sucre détrempé savamment fondait à travers la pelle d’acier et se mêlait en gouttes onctueuses à la liqueur verte, quand Adolphe reprit l’histoire de l’Enfant au point où il l’avait laissée.

— Ce bon oncle, dit-il, avait le sentiment de la fa-