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UN DÉPART PRÉCIPITÉ
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Et il la serra dans ses bras, la dorlota comme une pauvre petite chose fragile.

« Ça n’est pas sérieux, voyons, chère Fanny, ça n’est pas sérieux !… »

Elle finit par se calmer, par pouvoir prononcer quelques paroles… « C’est épouvantable… on a pu l’entendre… nos invités… »

— Mais non ! mais non ! rassure-toi…

— L’avez-vous corrigé, au moins, cet abominable François ?

— Non !… Je lui ai dit : « C’est vrai, François, ton papa reviendra dans son beau château et je lui dirai que tu as été méchant. » Cela l’a fait taire. Ne fallait-il pas le faire taire, d’abord ? N’est-ce pas votre avis ?

— Vous avez toujours raison, Jack, » acquiesça Fanny d’une voix subitement étrangement douce, et elle tamponna ses yeux, aux belles paupières meurtries.

« Tout ceci, fit-il, est encore la faute de cette fraülein stupide, qui s’amuse à exciter entre eux les deux petits garçons. Mlle Hélier me l’a dit : « Vous verrez qu’il nous faudra renvoyer Lydia. »

— Jamais ! protesta Fanny. C’est moi qui ai choisi Lydia et Lydia aime notre Jacquot. Votre demoiselle Hélier ne pense qu’à Germaine et à son François. Me prenez-vous pour une sotte, darling ?

— Je voudrais tant que ces petits s’entendent entre eux.

— Vous voulez la chose impossible, petit tchéri ; mon Dieu ! combien vieille je suis !