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LA PENSÉE DES DEUX ÉPOUX
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rie ; quelqu’un qui, dans la penderie, avait fait de la lumière !…

« Eh bien ! pourquoi n’y aurait-il pas eu quelqu’un dans la penderie ? Les portes n’en étaient plus fermées à clef… et pourquoi ce quelqu’un n’aurait-il pas fait de la lumière ?… »

Courageusement, ayant repris une fois de plus son sang-froid, elle avança et, d’une main ferme, ouvrit la porte et regarda.

Elle ne vit personne. Non ! Il n’y avait personne dans la petite pièce… L’autre porte était fermée… et elle n’entendait aucun bruit de pas… Cependant… il se pouvait fort bien que la personne qui avait allumé la bougie qui se trouvait sur la table eût pris le temps de s’éloigner… l’autre porte n’était pas fermée à clef…

Mais, tout de même, qu’est-ce que signifiait cette bougie allumée ?…

Cette bougie, dans ce petit bougeoir d’argent, finissait par être effrayante même pour Fanny qui ne s’effrayait de rien… effrayante avec cette façon qu’elle avait de s’éteindre et de s’allumer, histoire d’épouvanter les gens… les gens au cerveau le plus solide, les femmes de tête même… n’était-ce point « le mystère du petit casque d’argent » qui recommençait et pour elle, cette fois ?…

Elle en eut tout de suite l’affreux pressentiment à certain souffle qui lui passa dans les cheveux, qui lui glissa sur la nuque, à un certain air frais et fade qui l’enveloppa comme un vent de tombeau. Le mort ne devait pas être loin !…

Et voilà qu’elle vit, cependant qu’elle regar-