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L’HOMME QUI REVIENT DE LOIN

pince que Fanny avait apportée dans la poche intérieure de son manteau d’auto avec le cadenas et les pitons.

Et Mme de la Bossière descendit, tendant sa lanterne allumée devant elle.

Au bas de l’escalier tournant elle se heurta presque tout de suite à un grand désordre. C’étaient des caisses qui encombraient le chemin. Une grosse barrique avait été déplacée. Décidément, elle avait bien fait de venir ; Jacques n’avait pas eu le temps de remettre les choses en place… sans doute avait-il été dérangé par un appel… avait-il eu peur d’être surpris par Ferrand ou encore La Marinière était-il venu le chercher jusque dans la cour, frappant à la porte du hangar…

Elle avança encore, elle était dans ce coin de la cave que n’éclairait pas encore le soupirail et elle se trouva tout de suite sur le bord d’un trou dont la terre fraîchement enlevée avait été entassée sur l’autre bord… Une partie de cette terre avait été rejetée au fond du trou et recouvrait déjà la malle dont on apercevait encore cependant, çà et là, le cuir fauve et les boutons de cuivre terni…

Jacques n’avait même pas eu le temps de finir de rejeter la terre dans le trou ! C’était bien cela !… On était venu le déranger en pleine besogne ! Mais elle, elle aurait la force de l’achever, se disait-elle…

Elle enleva, d’un geste rapide et décidé, son manteau, qu’elle mit à l’abri de toute souillure ; puis, à genoux sur son cache-poussière… elle se pencha au-dessus de cette tombe, au fond de