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LA PENSÉE DES DEUX ÉPOUX
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que Monsieur y est allé aussi ce matin, à l’ancien garage… je l’ai rencontré par là, il devait en sortir, il avait justement la clef à la main… si j’avais su… »

Fanny pensa tout de suite : « Lui aussi n’a pas voulu quitter le pays sans avoir vu la malle et constaté que le cadavre est toujours dans la malle !… »

Elle sauta de la charrette assez rassurée. Si Jacques, après une visite pareille, était parti sans lui redonner de ses nouvelles, c’est évidemment que tout s’était normalement passé.

Un quart d’heure plus tard, la porte du garage était ouverte par les soins de Ferrand qui avait fini par trouver une vieille clef rouillée ne servant plus à rien et qui s’adaptait parfaitement à cette serrure.

« Je la garde, dit Fanny.

— C’est comme madame voudra. Si madame a besoin de moi ?…

— Oh ! j’ai des recherches à faire parmi ces bibelots… allumez-moi la lanterne de la charrette, elle me servira… là… merci… et retournez à votre ouvrage, mon bon Ferrand… je vous appellerai si j’ai besoin de vous… »

Elle referma sur elle la porte du garage, sérieusement, cette fois, à clef… elle écouta s’éloigner les pas du gardien… puis courut à la porte de la cave. C’était une porte à claire-voie faite de grosses planches. La serrure avait été choisie par Jacques d’un modèle assez compliqué, mais était par cela même assez délicate… Elle ne résista pas à la pesée de la