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CHAPITRE XXIX

CE QUI PEUT ARRIVER À UNE « FEMME DE TÊTE »



La Marinière repartit en auto à onze heures. À minuit, tout paraissait dormir au château. Deux heures du matin sonnaient à l’horloge des Communs quand une ombre qui profitait de toutes les ombres pour se dissimuler, au ras des haies, des murs et des clôtures, pénétrait au plus épais du parc.

Cette ombre venait du château et en était sortie par la porte basse de la Tour Isabelle.

Chose curieuse, les chiens qui s’étaient mis tout à coup à aboyer furieusement se turent lorsque l’ombre passa près des chenils et s’enfonça dans la ténèbre profonde de l’allée des platanes.

Elle prit ensuite par la petite futaie et arriva au mur de clôture du parc. Là, elle remonta le sentier pendant deux cents mètres environ, et s’arrêta enfin devant une porte vermoulue et à demi dissimulée sous un rideau épais de lierre et de plantes parasites.