vous voir constater par vous-même que les imaginations de Mme Saint-Firmin ne sont pas plus sérieuses que les inventions de Mlle Hélier ! Quand vous l’aurez jugée telle qu’elle est, c’est-à-dire une pauvre malade qui divague, vous le direz, vous l’écrirez, et c’en sera fini, il faut l’espérer, des fantômes de la Roseraie. Vous me parliez tout à l’heure des révélations d’une somnambule authentique… Libre à vous d’y croire, vous êtes jeune et impressionnable. Moi, je n’y crois pas… Mais Mme Saint-Firmin n’est pas une somnambule authentique… C’est une malade, je le répète, dont la tête est très faible et qui a de tristes cauchemars… »
Ah ! ce petit reporter, si elle avait pu l’envoyer au diable avec tous les fantômes qu’il était venu interviewer !… Et elle l’accompagnait ! Elle se faisait son cicerone !… C’est qu’elle était sûre qu’il saurait pénétrer chez Marthe, comme il était entré chez elle ; et Mme de la Bossière avait, en vérité, quelque intérêt à assister à l’entretien !…
Malgré qu’elle prétendît ne point croire aux révélations du somnambulisme, elle n’ignorait point qu’à cet égard elle avait tort d’être aussi affirmative. L’histoire de Mme Auffinger l’avait fortement émue… et, dans cet ordre d’idées, elle ne pouvait songer sans un frisson aux curieuses coïncidences des révélations et des visions de Mme Saint-Firmin !… L’automobile !… La malle !…
Quand ils arrivèrent à la petite maison du bord de l’eau, elle fut tout étonnée de trouver les fenêtres du salon illuminées, la porte de la