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L’HOMME QUI REVIENT DE LOIN

revu depuis qu’il revit ! J’avais été « remerciée » auparavant, je ne faisais plus partie de la maison ! Et pourquoi, monsieur ? Parce que justement émue des apparitions de M. André de la Bossière et de ses rendez-vous au bord de l’eau avec Mme Saint-Firmin, j’avais prié les enfants de s’asseoir avec moi à une table d’acajou et de questionner eux-mêmes l’esprit de leur père sur les circonstances dans lesquelles le malheureux avait trouvé la mort ! Mme Jacques de la Bossière ayant appris la chose n’a pas hésité à me traiter de vieille folle !

— Cette dame est vraiment inexcusable ! » déclara le jeune Darbois, d’Excelsior.

« Si elle est inexcusable ! Dites donc qu’elle est criminelle !… J’agissais, en la circonstance, non point poussée par une malfaisante curiosité, mais dans le désir ardent de servir la vérité !

« Il est certain, continua-t-elle sur un ton qui n’admettait évidemment aucune réplique, que l’état de médiumnité dans lequel se trouve, à n’en point douter, Mme Saint-Firmin, retient dans le pays, au château et dans les environs, comprenez-moi bien, messieurs, comprenez-moi bien ! le peresprit du défunt ! Qu’y a-t-il de plus naturel pour une croyante comme moi, car je suis croyante, je ne le cache pas, et disciple d’Allan-Kardec depuis bien des années, qu’y a-t-il de plus naturel que j’aie essayé moi-même, avec l’aide des enfants du mort, de faire parler le mort qui rôdait autour de nous ?

« On m’a chassée : j’ai su depuis ce qui s’était passé au château, j’ai lu le premier numéro de