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LE DANGER SE RAPPROCHE
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chambre de François que par le cabinet de toilette des enfants.

Pour ne point troubler le repos du petit, Mlle Hélier avait fermé la porte de l’étude où elle travaillait, mais elle avait eu soin de laisser, grande ouverte, celle qui faisait communiquer les deux autres pièces. Deux heures environ s’étaient écoulées ainsi. Surprise du sommeil prolongé du petit, Mlle Hélier s’était enfin levée, avait ouvert la porte du cabinet de toilette et tout de suite avait poussé un grand cri. Une terrible odeur de gaz la suffoquait !

Elle n’écoutait cependant que son courage et se précipitait dans la chambre de l’enfant. Là, quelle n’était pas sa stupéfaction en constatant que l’enfant n’était plus dans son lit et que la fenêtre de la chambre était ouverte !

Elle continuait alors sa course insensée, traversait ainsi l’appartement de Mme de la Bossière, arrivait dans la chambre, trouvait le petit qui se réveillait dans le lit de sa tante et, au pied du lit, Mme Saint-Firmin évanouie !… Elle l’était encore, du reste, car les soins de Mlle Hélier et ceux de la femme de chambre, accourue, n’avaient pu la faire revenir à elle.

« Pour moi, conclut l’institutrice qui avait de la peine à suivre Mme de la Bossière, c’est Mme Saint-Firmin qui a sauvé le petit. Elle sera entrée dans sa chambre, aura senti le gaz, ouvert la fenêtre, transporté François jusque dans votre chambre et là, s’est évanouie !…

— Possible ! répartit entre ses dents Fanny qui courait, mais comment Mme Saint-Firmin