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CHAPITRE XV

LE RÉCIT DE CAÏN



Alors il parla :

« C’est pour vous que je l’ai tué !… »

Et il attendit.

Mais elle n’eut pas une protestation. Elle n’avait même pas tressailli, fait un geste. Sans doute, elle aussi, elle attendait…

Alors il reprit :

« J’aurais voulu que vous l’ignoriez toujours, pour vous éviter l’ennui de ces tristes pensées qui viennent, par instants, assaillir un assassin !… Et il ajouta, d’une voix très sèche, car elles viennent !… »

Il jeta nerveusement sa cigarette. Nouveau silence. Puis :

« Voici comment les choses se sont passées : Vous aviez dû remarquer qu’André, au moment de monter avec moi en automobile, était infiniment plus calme que lorsqu’il était venu nous trouver après le dîner. Et vous allez savoir pourquoi. Il pensait déjà à ne plus