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L’innéité et des conditions nouvelles d’existence remplacent la mémoire. si l’absence de mémoire formelle chez les enfants que nous voyons surgir à la vie n’est nullement une preuve que leur vie présente n’ait pas été précédée de vies antérieures, pourquoi, relativement à nous-mêmes, la privation prévue de cette mémoire, quant à notre vie actuelle, détruirait-elle l’idée que nous devons nous faire de notre résurrection ? L’innéité et les conditions diverses que les êtres réapparaissant aujourd’hui à la vie apportent en naissant remplacent évidemment la mémoire perdue de leur existence passée. Cette mémoire est entrée, pour ainsi dire, plus profondément dans leur être ; elle est transformée en facultés, en puissance de vivre, en virtualité, en prédispositions de tout genre. Pourquoi donc, relativement à nous et à notre avenir, gémirions-nous de ce que nous aussi devons perdre le souvenir formel de notre existence actuelle, en passant au creuset de la mort ? Ce ne