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rapport aux créatures, puisque, sans raison, il les ferait vivre un instant et mourir, pour tirer du néant de nouvelles créatures qui ne seraient pas suite des précédentes, et qu’il embellirait, au hasard, de ses dons, ou frapperait, au hasard, de sa réprobation ou de sa colère. Donc, puisque cet enfant n’est pas un être nouveau, un être né d’hier, et qui ait passé du néant à ce degré surprenant de vie et d’intelligence, il faut que, dans sa vie immédiatement antérieure, il ait été ou déjà homme, ou animal, ou plante. Ainsi, de toute nécessité, il faut admettre ou le système indéterminé des métempsychoses, ou le système déterminé de renaissance dans l’humanité, que je soutiens. Il n’y a pas de faux-fuyants pour échapper à ce dilemme. Or, de ces deux systèmes, le second est infiniment plus probable que le premier. La même raison qui nous fait rejeter comme absurde la supposition que cet enfant, où nous découvrons tant de facultés, soit sorti du néant pour vivre sous cette forme, nous porte également à rejeter la supposition qu’il soit immédiatement sorti de l’animalité. Donc, le seul système probable est celui de la perpétuité des individus au sein de l’espèce.

chapitre xv. suite.