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ces passions. Ainsi ce qui est en nous, la haine, l’amitié, l’amour, est également hors de nous ; ces passions, qui existent pour nous subjectivement, existent aussi pour nous objectivement. Eh bien, sous ce second rapport, il en est encore de même de l’humanité. La nature humaine, qui est en nous, est réalisée hors de nous dans nos semblables, ce qui fait qu’étant en nous elle est encore pour nous hors de nous. L’humanité, sous ce second rapport, c’est notre propre nature qui s’offre à nous ; ce sont nos sentiments et nos idées (non pas nos sentiments actuels et nos idées actuelles, mais nos sentiments et nos idées dans toute leur infinité) qui s’incarnent et se montrent manifestées et réalisées autour de nous dans le temps et l’espace. Donc, en définitive, l’humanité existe en nous de deux façons, subjectivement et objectivement. Ce qui est virtuellement en nous, nous le trouvons encore hors de nous dans l’humanité. Et ces choses qui sont en nous se présentant à nous objectivement sous la forme du semblable ou de l’humanité, de là résulte la vie. Oui, à véritablement parler, ce sont nos sentiments, et toutes les idées que ces sentiments nous suggèrent, qui, se réalisant dans le cours des siècles, forment l’humanité. De même que, réciproquement, c’est l'