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et de l’égoïsme qui prêchent à l’homme ainsi individualisé la vertu et l’union avec tous les hommes ! C’est qu’ils étaient arrivés, malgré eux, par des considérations objectives et empiriques, ou plutôt encore par la voix instinctive du sentiment, que tous les sophismes du monde ne peuvent étouffer, à reconnaître cette unité de la vie qui fait de l’homme l’objet nécessaire de la vie de l’homme. Mais quelle sanction avait cette doctrine ? Comment le bien des autres fait-il mon bien ? Ou comment mon bien est-il lié à celui des autres ? La sanction qui manquait aux moralistes dont nous parlons, nous venons de la donner. Ainsi, d’un côté, Jésus et tous les grands législateurs religieux ont fait un précepte de la charité, sans en apporter d’autre raison que la volonté de Dieu. Et, d’un autre côté, les philosophes les plus irréligieux ont vanté la charité comme étant de notre intérêt. Nous venons de démontrer, par la loi même de la vie, qu’en effet la charité est notre loi et notre intérêt.