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dont l’existence manifeste, au premier chef, votre existence. Vous ne sauriez échapper à cette loi d’amour et d’union ; vous ne sauriez du moins la violer sans souffrir. Car vous êtes indivisiblement sensation-sentiment-connaissance ; et votre connaissance consiste, au premier chef, à reconnaître cette loi ; votre sentiment consiste à l’aimer et à la vouloir ; votre sensation ou votre activité consiste à la pratiquer. Et si vous ne savez pas la reconnaître, l’aimer, la pratiquer ; par un effet nécessaire, par une correspondance qui tient à cette loi elle-même, et qui en est un corollaire identique avec elle, vous violez l’essence de votre nature ; et du même coup, par conséquent, vous vous corrompez et vous souffrez. Que deviennent tous les sophismes de l’égoïsme devant cette loi de la vie que nous venons de démontrer ! Puisque notre vie est liée à ce point à celle de nos semblables, puisque nous sommes unis à l’humanité, puisque nos semblables au fond c’est nous, encore une fois que devient l’égoïsme, et que deviennent les fausses doctrines fondées sur l’intérêt individuel et égoïste de chacun ? évidemment l’égoïsme tourne à sa propre défaite ; il se détruit par lui-même. Vous voulez vous aimer : aimez-vous donc dans les autres ; car votre vie est dans les autres, et sans les autres votre vie n’est