Page:Leroux - De l'humanité, de son principe, et de son avenir, Tome 1, 1860.djvu/189

Cette page n’a pas encore été corrigée

je ne discuterai pas avec les anachorètes. Leur manière de sentir la vie est trop exceptionnelle pour m’occuper ici. Mais je combattrai en peu de mots ceux qui, tout en admettant l’essence de la nature humaine telle que je viens de la définir, c’est-à-dire comme une communion incessante de l’homme avec ses semblables et l’univers, veulent tirer de cette conception même la conclusion qu’un ou deux des trois modes de cette communion, savoir la famille, la patrie, ou la propriété, pourraient et devraient être radicalement abolies. En même temps et du même coup je renverserai l’opinion de ceux qui, tout au contraire, confondant l’essence de la nature humaine et la triple destination qui en résulte pour l’homme d’avoir une famille, une patrie, et une propriété, avec les formes qu’ont eues et qu’ont aujourd’hui la famille, la patrie, la propriété, prétendent enchaîner l’avenir au présent et au passé, et immobiliser, au