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La vie de l’homme et de chaque homme est donc, par la volonté du créateur, attachée à une communication incessante avec ses semblables et avec l’univers. Ce qu’il nomme sa vie ne lui appartient pas tout entière, et n’est pas en lui seulement ; elle est en lui et hors de lui ; elle réside en partie, et pour ainsi dire par indivis, dans ses semblables et dans le monde qui l’entoure. Donc, à un certain point de vue, on peut dire que ces semblables et ce monde lui appartiennent. Car, puisque sa vie est en eux, la portion de sa vie dont il dispose et qu’il appelle moi a virtuellement droit sur l’autre portion dont il ne dispose pas aussi souverainement et qu’il appelle non-moi. de là entre l’homme et ses semblables, entre l’homme et l’univers, deux relations, qui donnent lieu au bien et au mal. L’homme se met en communion et en société avec ses semblables, et c’est la paix ; ou bien il veut violemment les asservir à son besoin, et c’est la guerre. Et de même il se met en communication par la culture avec les êtres non semblables à lui qui composent l’univers, en étudiant les qualités et les lois de ces êtres ; ou bien il leur fait la chasse, comme le sauvage, et vit en hostilité avec cette nature dont il ignore les lois, et qui à son tour lui résiste et souvent le domine. L’homme, au point le plus voisin de la brute,