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l’idée que le genre humain est perfectible, et qu’il n’a pas, à cet égard, le préjugé décidé d’Horace : damnosa quid non imminuit dies ? aetas parentum, pejor avis, tulit nos nequiores, mox daturos progeniem vitiosiorem. que l’on nous accorde seulement qu’il y a une vérité, obscure si l’on veut, mais certaine, dans l’assertion de tant de grands hommes qui depuis deux siècles répètent, sous mille formes diverses, que le genre humain est perfectible ; et nous essaierons de déterminer plus précisément le sens profond de ce principe ou, si l’on veut, de cette révélation, qui est venue luire dans ces derniers temps au sein de l’esprit humain. Au moins, cette concession faite, dans la mesure que nous demandons, si, prenant l’homme individualisé des philosophes modernes, nous montrons que cet homme a un lien nécessaire avec l’humanité, nous serons sûrs de ne pas l’attacher ainsi, par une espèce de supplice de Mézence, à un cadavre, c’est-à-dire à un genre humain immobile et tournant toujours dans le même cercle.