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humanité et le progrès des siècles nous aient révélé, vaguement si l’on veut, mais néanmoins avec assez d’efficacité, une certaine vérité sur la vie de relation de ce même être, que la psychologie considère en lui-même et d’une façon abstraite. Telle est, en effet, on l’a remarqué souvent, la nature de notre esprit et, si l’on veut, son impuissance, qu’il est toujours obligé de partir de définitions renfermant d’une certaine façon les vérités mêmes qu’il veut se démontrer. Nous sommes obligés d’admettre des définitions indémontrables en géométrie et dans toutes les sciences ; et tous les philosophes qui ont réfléchi sur ces définitions ont été forcés de convenir qu’elles supposaient implicitement les sciences mêmes qu’on en déduit. Notre esprit ne peut faire et ne fait autre chose, dans ces sciences, que tirer une multitude de conséquences de certains principes auxquels il donne son consentement d’une façon à la fois toute spontanée et toute nécessaire. Comment n’en serait-il pas de même forcément dans les sciences morales ? Je veux établir certaines vérités sur la relation de l’homme avec ses semblables. Il faut de toute nécessité que j’aie dans l’esprit et que le lecteur m’accorde un point quelconque, un datum, relativement à cette relation. Les anciens, je le répète, sur cette vie de relation de l’homme avec ses semblables, n’avaient pas