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thèse générale de Leibnitz, où la perfectibilité de l’homme se trouve rattachée à une loi universelle de progrès continu dans tout l’univers. C’est de la célèbre loi de continuité de Leibnitz que je veux parler, de cette loi qu’il fit adopter aux géomètres, aux physiciens, aux naturalistes, à tous les savants de détail, et qui a produit de si grands fruits, mais qui n’est au fond qu’une autre formule de sa théodicée. La perfectibilité indéfinie de tous les êtres, voilà, comme j’aurai peut-être occasion de le montrer plus loin, le mot suprême de cette théodicée. La perfectibilité de l’homme en particulier en est à la fois la base et le corollaire final. Tout, dans Leibnitz, depuis la monade ou substance simple jusqu’à l’homme, tout progresse vers Dieu, c’est-à-dire vers l’être infini source de tous les êtres ; et, dans cette chaîne de perfectibilité, l’homme nous révèle particulièrement la perfectibilité de toutes les créatures ; car, pour son compte, il est hautement perfectible : videtur homo ad perfectionem venire posse. la thèse de Lessing, que "le genre humain passe par toutes les phases d’une éducation successive." la