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que la nature véritable de l’homme, non pas à l’état psychologique, à l’état virtuel et potentiel, mais à l’état de nature, à l’état de vie et d’existence, fût signalée. C’est ce que notre dix-huitième siècle a providentiellement commencé à faire. Le rationalisme est la prétention d’élever l’individu à la certitude et à la vie, ce qui est contradictoire dans les termes. Si donc, par cette route du rationalisme, on devait arriver à une solution, il était nécessaire aussi qu’une autre solution, une autre idée fût préparée et élaborée en dehors de la psychologie, afin que cette autre idée vînt plus tard se joindre et s’unir à la solution psychologique, et la rendre féconde et utile. C’est ce que le dix-huitième siècle français a tenté, en élevant cette bannière de la perfectibilité du genre humain. Certes, je ne veux pas dire que la France seule ait fondé cette doctrine. Les nations, ses sœurs, ont apporté leur contingent à l’œuvre. Bacon au dix-septième siècle, au dix-huitième Leibnitz, et dans ces derniers temps Lessing, ont noblement répondu à l’effort de la France. Honneur surtout, parmi ces alliés, à Leibnitz, dont toute la philosophie