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reste de l’homme et à l’homme après qu’on a essayé de l’isoler du monde et de l’humanité. Ce qu’ils ont donc fait, c’est précisément l’étude dont je veux me servir, et dont j’ai besoin. Ils ont donné, chacun à leur façon, une certaine définition de cet être solitaire, de cet individu qu’ils considéraient comme étant à lui tout seul l’esprit humain, et qu’ils appelaient en effet de cette dénomination dans leurs livres. Oui, voilà bientôt trois siècles que les métaphysiciens, et à leur suite beaucoup de philosophes, moralistes, politiques, ou autres, discutent sur ce que l’on pourrait appeler l’homme sans l’humanité : prolem sine matre creatam. voilà trois siècles, en effet, que la métaphysique est surtout de la psychologie. Mais ce grand labeur devait aboutir à quelque chose ; cette lutte prolongée des écoles devait avoir un résultat. Elle en a eu un ; et ce résultat, je crois l’avoir démontré d’une manière irréfragable dans un précédent ouvrage. Qu’importent donc les erreurs auxquelles a pu donner lieu cette abstraction de l’homme arraché violemment de l’humanité par les philosophes ? Qu’importe que Descartes, le premier, se soit trompé, en ne retrouvant dans cet être ainsi abstrait de