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réellement la divinité, ou comme ceux qui ne veulent pas reconnaître de Dieu supposent aujourd’hui qu’est la nature ; rapportant tout à lui, par conséquent, et puisant tout en lui seul, sa certitude, son droit, sa loi, son Dieu. C’est cet être, si individuel, que je veux, pour ainsi dire, convertir à l’humanité. Mais qu’est-ce qu’un tel être ? Il me faut une définition quelconque de cet être. Certes, je n’irai pas le définir, comme je faisais de l’homme, dans l’écrit qui vient de me servir d’introduction, un animal transformé par la raison et uni à l’humanité. si je définissais ainsi l’homme à mon début, tout me serait facile ; mais ce serait un cercle vicieux que de commencer ainsi. On ne me laisserait pas faire : l’un me crierait que l’homme n’est qu’un animal ; un autre soutiendrait, au contraire, qu’il n’y a aucun rapport entre l’homme et l’animal, que l’homme est une intelligence ; d’autres enfin riraient de voir rétablir en philosophie des universaux tels que l’humanité. Comment ferai-je ? Heureusement je pense que cet être ainsi conçu, cet homme des philosophes modernes, est encore revêtu du caractère de la nature humaine. Tout abstrait que ces philosophes l’aient imaginé, c’est toujours de l’homme qu’ils ont voulu parler. Donc,