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CONFITOU

— Ça, jamais ! Ils n’oseraient jamais !…

— Qu’est-ce que tu leur ferais !…

— Je te dis qu’ils n’oseraient pas !…

— Ah !…

Il y eut un court silence entre le père et le fils. Tous deux s’examinaient du coin de l’œil avec embarras. Mais l’embarras du père était plus grand que celui de Confitou. Confitou avait repris tout son sang-froid. Il le fallait. Jamais il n’en avait eu plus besoin. Toute son attitude disait : « attention ! c’est pas le moment de gaffer ! » Cependant, il y a des limites à la prudence, et Confitou oublia toute diplomatie dès que son père eut nommé ses petits camarades. Là, il laissa voir vraiment un morceau de son cœur.

— Tu attends peut-être les petits Lançon pour jouer ?

— Moi ! s’écria-t-il… Moi, je n’attends personne pour jouer ! et je n’ai besoin de personne pour jouer !… On s’amuse bien mieux tout seul !…

— Mais enfin, qu’est-ce que tu fais par ici ?…

— Je me promène !… je me promène !… puisque les Lançon se cachent !… Ils ont peur de jouer avec moi à la guerre !

— Tu aimes bien jouer à la guerre ?