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CONFITOU
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— Parce que nous ne voulons pas que tu nous reviennes en sang comme la dernière fois…

— En voilà une affaire ! déclara Confitou qui fronçait terriblement les sourcils.

— Et puis, entends-tu bien, Confitou ! je ne veux plus que tes petits camarades te reprochent d’avoir une mère allemande !…

— Ça, on ne peut pas les empêcher de parler, mais on n’a qu’à ne pas le dire à maman ; comme ça, ça ne lui fera pas de chagrin !…

— Et à toi, est-ce que ça te fait du chagrin, quand on te dit que ta mère est allemande ?

Confitou leva son petit front soucieux et jeta un rapide coup d’œil vers son père comme pour se rendre compte du sentiment dans lequel une question aussi insolite venait de lui être posée…

Il répondit lentement, posément :

— Pourquoi veux-tu que ça me fasse du chagrin, puisque c’est vrai ? Et puis, c’est pas un crime ! et c’est pas de sa faute !

— Et à toi, demanda Raucoux-Desmares, la voix légèrement tremblante, on ne t’a jamais dit que tu n’étais pas Français ?

Cette fois, Confitou tressaillit et répondit précipitamment…