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CONFITOU

espérait Raucoux-Desmares. Oui, sa souffrance suivait celle de son fils en souhaitant que, l’enfant fût déchiré. Il regardait ces petites épaules, lourdes du poids nouveau d’une douleur sacrée ; il crut percevoir — et avec quelle angoisse heureuse — qu’un sanglot les soulevait. Il s’était rapproché de l’enfant. Confitou devait entendre ses pas ! Pourquoi ne se retournait-il point ? Parce qu’il avait honte, sans doute, de montrer à un passant son petit visage inondé de larmes ! Raucoux-Desmares, étreint par une émotion qu’il ne pouvait plus contenir, ouvrit les bras pour y recevoir son fils et appela :

— Confitou !

Confitou se retourna, et dit :

— Tiens, papa !… qu’est-ce qu’il y a, papa ?

Confitou ne sanglotait pas. Confitou ne pleurait pas. Ses yeux étaient très secs et son petit visage très fermé. Raucoux-Desmares laissa retomber ses bras et dit :

— Rien ! Confitou… Il n’y a rien !… Seulement, je suis étonné qu’après ce que nous t’avons dit hier, ta mère et moi, tu sortes tout seul de la maison… tu sais que c’est défendu !

— Pourquoi ? demanda Confitou.