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CONFITOU

Et il courut à l’appel du timbre que faisait nerveusement sonner Mlle Amélie, la belle caissière aux cheveux acajou.

Raucoux-Desmares, derrière son journal, n’avait pu retenir une sourde exclamation de colère contre « ces petits misérables » qui torturaient ainsi son fils et qui le faisaient souffrir si cruellement lui-même. Mais il contint son courroux et ne bougea pas, anxieux de ce qui allait se passer. Il lui était impossible de voir la figure de Confitou. L’enfant lui tournait le dos, immobilisé, semblait-il, par le coup que lui avait porté Gustave.

Enfin, comme Gustave ne reparaissait pas, Confitou se décida à quitter la Terrasse ; longeant les murs il prit tout de suite par de petites ruelles qui conduisaient aux champs. Il allait très lentement, les mains dans les poches, ses petites épaules courbées dans un geste qu’il avait vu souvent à son père, la tête basse, tout replié sur lui-même, morne, et sans doute, réfléchissant si profondément qu’il n’entendait pas, derrière lui, les pas de Raucoux-Desmares.

Chose curieuse, le professeur se félicitait maintenant de ce qui venait d’arriver. Il lui paraissait que jamais il n’avait été aussi près