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CONFITOU
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— Si l’on était juste, dit Gustave, on guillotinerait les brigands qui mettent le feu dans les villages et assassinent les paysans sans défense… Du reste, c’est tous des brigands !…

— Non, pas tous ! pas tous ! se récria encore Confitou, têtu… Mais ça ne profitera pas aux autres, va ! car nous leur flanquerons une bonne pile, nous autres, les Français !…

À ce moment, trois clients arrivèrent, discutant chacun son plan qu’il voulait substituer à celui de l’État-Major.

Ils commandèrent un vermout-cassis, un amer curaçao, et un bitter à Veau de Seltz.

— Voilà l’heure de la « presse », fit Gustave. Je n’ai plus le temps de bavarder avec les enfants ! Au revoir, Confitou.

— Au revoir, Gustave ! Dis donc, tu n’as pas vu les Clamart et les Lançon ?

— Si, je les ai vus, ils ont passé ce matin pendant que j’arrosais la terrasse… On a même parlé de toi…

— Ah ! bien, dit Confitou. Ils t’ont dit qu’ils devaient jouer avec moi à la guerre. On a rendez-vous au jeu de boules…

— Oui, je sais… mais ne les attends pas ;… ils m’ont dit qu’ils ne voulaient plus jouer avec toi parce que tu n’étais pas Français !