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CONFITOU

dégagé, l’échange des jetons de cuivre, saisit son plateau et sa cafetière, trouva encore le moyen d’emporter avec lui la crème, servit le client « en cinq secs », et revint trouver Confitou.

Raucoux-Desmares avait suivi le manège et se félicita d’avoir attendu, car il pensait bien que la conversation allait reprendre. Ce fut encore Confitou qui exposa ses idées :

— Je les connais bien, moi, les Allemands ; je suis allé souvent en Allemagne, tu penses bien. J’y ai des parents qui ne sont pas plus méchants que ton oncle et ta tante. J’y ai un oncle aussi, l’oncle Moritz, qui me donne tout ce que je veux et la tante Lisé qui fait tout ce que je veux, et le cousin Fritz qui est rigolo comme tout, et qui passe son temps à manger des petits pains et des délicatesses, et à boire des moss dans les gross concerts, car il aime bien la musique aussi ! Il est, du reste, fabricant de musique à Dresde, et il a dans sa boutique toutes sortes d’instruments avec lesquels il voulait me faire peur, mais il n’est pas méchant ! L’oncle Moritz aussi me fait boire de la bière et la tante Lisé me donne des confitures plein une malle, chaque fois que je vais chez elle. C’est la guerre, mais je suis sûr