Page:Leroux - Confitou.djvu/89

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CONFITOU
79

dit, Confitou allait certainement le confier à son ami Gustave.

Raucoux-Desmares, derrière la haie, et feignant toujours de lire son journal, se plaça de façon à ne rien perdre de la scène. Malheureusement elle fut interrompue par l’arrivée de M. Méringot, le gros marchand de blé et de farine (les moulins Méringot) qui pénétra dans le café désert, et demanda les journaux et un café crème.

— Un café crème, un ! cria Gustave en courant à l’office.

Il en revint presque aussitôt avec un grand plateau, une soucoupe et un verre ; de l’autre main, il tenait la grande cafetière, car Gustave était aussi « verseur ». Il posa le tout sur le buffet qui se trouvait auprès de la caisse et ouvrit le tiroir au sucre. Il compta trois morceaux qu’il disposa dans une petite sébile de métal sur le grand plateau, jeta un coup d’œil de côté à la caissière, moins, cette fois, pour la séduire que pour constater qu’elle ne le regardait pas, et fit disparaître subrepticement dans sa bouche un quatrième morceau, cependant que, de l’autre main, il refermait le tiroir d’une manière retentissante…

Après quoi, il fit, à la caisse, d’un geste