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CONFITOU
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hanches, et qui se croisait sur son petit derrière.

Gustave avait toujours, sur le bras ou jetée négligemment sur l’épaule, une serviette. On ne pouvait pas être plus garçon de café que Gustave, surtout lorsque, ayant fini de servir un client, et ayant déposé sur la table de marbre les bouteilles et les consommations, il revenait sur le seuil de l’établissement, tapotant son genou avec le grand plateau vide et jetant sur la place des Marronniers un regard de grande personne qui sait ce que c’est que la vie et qui s’intéresse aux choses et aux gens qui passent.

Gustave regardait surtout s’il n’y avait pas là quelqu’un pour l’admirer. Ce matin-là, il y avait Confitou.

Ce ne sera pas un des moindres résultats de cette guerre que celui qui aura consisté à donner à des enfants l’occasion de se montrer des hommes avant l’âge, et le sentiment prématuré de leur responsabilité et de leur importance.

Gustave avait ce sentiment-là autant que quiconque, et il ne le cachait pas à Confitou qui l’écoutait généralement avec extase parler des difficultés du métier et des manies des