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CONFITOU

brave homme, et Raucoux-Desmares était ce brave homme-là.

Pour consoler son père désespéré de ce que son fils eût consenti à « faire le Boche », Confitou avait trouvé tout seul un mot très reluisant sur le courage du Français ; et Raucoux-Desmares, sur le coup de l’émotion qu’avait dégagé ce mot-là, avait embrassé l’enfant avec transport, mais depuis il avait réfléchi et il trouvait surtout Confitou très malin.

Certes, cet enfant aimait bien son père et sa mère, et il ne voulait faire de la peine ni à l’un ni à l’autre. Depuis la déclaration de guerre, et quand il se trouvait en face d’eux, ce devait être sa principale, peut-être son unique préoccupation. Il disait certaines choses à son père, sachant qu’il lui ferait plaisir, mais Raucoux-Desmares ignorait ce que Confitou racontait à sa mère quand il restait seul avec elle…

Le professeur se dirigeait vers la mairie où M. Clamart l’avait fait prier de passer « quand il aurait un moment ». Avant d’y atteindre, et en quittant le Champ-de-Mars, Raucoux-Desmares dut traverser une place ombragée de marronniers où se dressait le kiosque central pour la musique municipale, et un petit kiosque pour les journaux. Le kiosque des