Raucoux-Desmares souleva Confitou et l’embrassa sur les deux joues.
— Comme ça, papa, dit Confitou, dans les bras de son père, comme ça, tu n’as plus de chagrin, dis ?…
— Mais non, mon petit !… Seulement, demain, Confitou… tu as entendu ce qu’a dit ta mère… tu resteras à la maison ! les Clamart sont beaucoup trop grands pour jouer avec toi…
Confitou protestait, mais Freda le poussa doucement à la porte du cabinet de travail.
— J’avais bien vu qu’il t’avait fait du chagrin, dit-elle à son mari…
— Oui, fit Raucoux-Desmares.
… Mais avoue-moi la vérité… Tu ne lui as rien dit ?… Ce n’est pas toi qui lui as soufflé un peu la suite ?
— Ah ! mon Dieu, non ! assura-t-elle… je te le jure… C’est lui qui, te voyant partir si singulièrement, m’a dit :
« — Ça a fait de la peine à papa que j’aie fait le Boche ! Mais c’est entendu que je dois faire le Français demain ! » Et je te l’ai amené tout de suite.
— Merci, Freda, j’avoue qu’il m’avait un peu « retourné »… Ma pauvre enfant ! Comme tout cela doit être pénible pour toi !