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CONFITOU
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Valentine partie, Mme Raucoux-Desmares revint dans le salon où le professeur interrogeait Confitou :

— Enfin pourquoi étais-tu tout seul contre eux tous ?

— Parce qu’on jouait à la guerre et que personne ne voulait faire le Boche avec moi ! répondit Confitou.

Raucoux-Desmares se leva et s’en fut, sans dire un mot, dans son cabinet de travail, dont il ouvrit la fenêtre. Presque aussitôt il fut rejoint par sa femme et Confitou.

— Tu as eu tort de t’en aller, dit Freda ; Confitou ne t’a pas tout dit.

— Qu’il me dise d’abord, fit Raucoux-Desmares, sur un ton glacé, pourquoi il a accepté de faire l’Allemand quand aucun de ses camarades n’y consentait !

— C’est justement ce que tu ne lui as pas donné le temps de t’expliquer, dit Freda. Parle, Confitou.

— Je t’écoute, dit le père.

Confitou, sans lever la tête, dit :

— Eh bien ! c’est simple. Il fallait que quelqu’un fasse le Boche, sans ça il n’y aurait pas eu de jeu !… et ils disaient tous que je pouvais bien faire le Boche puisque je savais parler allemand !