Raucoux-Desmares te garde près de lui, dans ces moments difficiles, c’est que tu en es digne ! En tout cas, tu peux compter sur moi. Moi, je ne te lâcherai pas !… Si tu as de la peine, viens me trouver ! … Tu n’as que la rue à traverser !…
— Ma petite Valentine, tu es très gentille, et je n’attendais pas moins de ta part, mais je n’irai pas chez toi… je ne veux pas te compromettre…
— Tu ne parles pas sérieusement ?
— Je ne sors plus et cela vaut mieux ainsi…
— Eh bien ! c’est moi qui viendrai chez toi !
Elle s’était levée et Freda lui tendait la main en la remerciant encore, Valentine l’attira contre elle :
— Comme avant ! dit-elle ; ce n’est ni l’Allemagne ni Mme Clamart qui m’empêcheront de t’embrasser, madame Raucoux-Desmares.
Freda était très émue, Valentine aussi. Celle-ci répéta :
— Si j’ai un moment à moi demain, je viendrai te voir !… Tu as une pauvre figure ! Tu es changée !… Tiens !… tu ferais pitié à un Boche !
Elles rirent toutes les deux.