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CONFITOU
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le cœur ? Comprends-tu que ce qui m’effraye c’est que tu ne comprennes pas cette chose-là ? Comprends-tu que tout m’est égal, pourvu que nous cessions de nous torturer, pourvu que tu saches, toi, que mon cœur n’est pas partagé et qu’il est tout à toi, rien qu’à toi, et qu’il n’aime que toi… toi et Confitou… Mon Dieu ! restons unis… dans cette tourmente, c’est tout ce que je désire, je te le jure, mon Pierre !…

Elle lui prit les mains et les baisa.

Cette femme n’était pas sublime, mais elle n’était pas, non plus, compliquée ; elle n’avait point, comme il avait pu un instant l’imaginer, « sa pensée de derrière la tête ». C’était la plus simple et la plus égoïste des femmes. Elle aimait par-dessus tout son mari et son petit. Elle exprimait sincèrement, c’est-à-dire honnêtement, ce qu’elle sentait. Il n’en pouvait douter.