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CONFITOU
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été très bon pour moi, je t’adore et la France est ma patrie d’adoption… Comprends-tu, Pierre ? Comprends-tu que ce n’est pas la même chose !…

— Et tu crois à la victoire de la France ?…

— Je te dis que je l’espère…

— Je te demande si tu y crois ?

— Écoute, Pierre, pourquoi désespérer ?… Tout est possible !… L’armée française recule, mais elle n’est pas battue…

Raucoux-Desmares se laissa tomber sur un fauteuil :

— Ah ! ma pauvre enfant ! fit-il dans un soupir… C’est bien cela… tu espères la victoire des Français, mais tu n’y crois pas !…

— Je n’ai pas dit cela !…

— Comment pourrais-tu y croire !… Ah ! tu étais bien tranquille !… Tu savais !… Tu savais !…

Il avait prononcé ces derniers mots sur un ton si âpre qu’elle voulut absolument savoir ce qu’elle savait.

— Explique-toi !… implora-t-elle.

Raucoux-Desmares se leva. Il allait parler… Il allait montrer sa plaie, celle sur laquelle il s’était penché tout l’après-midi et qu’il avait élargie atrocement de ses mains