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CONFITOU
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— Si ! dit-elle, je vous souhaite la victoire parce que je sais bien que si vous ne l’aviez pas, tu ne m’aimerais plus ! Crois-moi, je te dis la vérité, Pierre ! Regarde-moi, et sois persuadé que, dans toute cette horrible histoire, il n’y a que notre amour qui compte, pour moi ! Je ne t’en demande plus autant. Je sais que ce serait impossible. Tu ne vis plus, toi, que la minute de l’affreux combat. Tu ne souffres que de cela. Moi, pendant tout ce temps-là, j’ai passé des heures à me dire : « Va-t-il continuer de m’aimer ?… »

— Je sais que tu m’aimes, Freda, et moi aussi, je t’aime peut-être plus encore que tu ne le crois et c’est-peut-être pour cela que je me tourmente plus que toi et que je vois plus loin que ton amour… Toi, tu ne vois que ton amour, et à cause de lui tu es prête à dire et faire tout ce qu’il faudra, n’est-il pas vrai ?

— Oui, Pierre, c’est vrai, et je ne vois pas qu’il y ait là de quoi te désoler…

— Tu es prête pour lui, à dire que tu espères notre victoire.

— Ah ! cela, c’est vrai, Pierre, je l’espère…

— Et moi, je te réponds, en te remerciant de ta politesse, que ce n’est pas vrai… tu ne l’espères pas !…