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CONFITOU

mets comme toi qu’il est insensé de vouloir tout rompre et tout détruire dès notre première querelle, si grave soit-elle. Nous nous sommes beaucoup aimés.

— Toute la vérité est là : notre amour, dit-il.

— Peut-être ; mais tu vois à quelles tristes épreuves nous allons le soumettre. Encore quelques scènes comme celle-ci ; et je me demande ce qu’il en restera.

— Tu es cruelle…

— Pas tant que toi, et j’y vois plus clair que toi, et c’est parce que je t’aime profondément que je te supplie de m’écouter… Crois-moi, dans les circonstances présentes, laisse-moi m’en aller… cela vaudra mieux, je t’assure.

Il la prit dans ses bras :

— Je te le défends !… C’est à moi de te protéger quoi qu’il arrive, et ce devoir je ne le cède à nul autre, ni à un parent, ni à un ami, ni à un étranger ! Je tiens à t’avoir comme avant, plus qu’avant à mes côtés… Je reste ton mari, je ne suis pas un lâche !

Elle écartait doucement ses bras puissants.

— Non, tu n’es pas un lâche, mais tu me fais souffrir, et nous sommes très malheureux.