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CONFITOU
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étaient survenus depuis quelques jours entre sa femme et lui avaient leur origine dans sa propre pusillanimité, dans son manque de courage à supporter les ennuis tout extérieurs d’une situation exceptionnelle.

Mais puisqu’il n’avait pas hésité à s’unir à une Allemande, ne devait-il pas se montrer moralement assez fort pour en accepter toutes les charges ? Il n’avait pas prévu la guerre, il n’y avait pas cru. Eh bien ! il aurait dû la prévoir, il aurait dû y croire !

S’il souffrait de cette imprévoyance, tant mieux ! Le châtiment était bien mince en face de sa faute.

En tout cas, il eût été digne de lui de se montrer ferme et loyal dans l’épreuve comme il le devait aussi à la compagne qu’il s’était choisie, dans le plein exercice de sa haute intelligence qui avait été alors parfaitement d’accord avec son cœur.

On ne mesure la véritable grandeur de l’homme que dans la tourmente. S’il lui résiste, il est sacré ; on peut alors le comparer à un phare que la furie des éléments est impuissante à faire plier.

Raucoux-Desmares, avec sa haute pensée lumineuse, se fut volontiers, comparé à un