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CONFITOU

elle ; tu ne vas pas la trouver !… Elle est folle, cette femme !…

— Je vais te dire toute l’histoire. Je l’ai vue venir solennelle et embarrassée. Elle avait les journaux d’Amsterdam que je lui avais fait demander.

— Tu avais eu tort !

— Je m’en aperçois maintenant. Elle me les a donnés en me disant qu’elle avait tenu à me les apporter elle-même, parce qu’elle avait à s’excuser de ne pas venir plus souvent chez moi ; elle était très occupée par les œuvres de la guerre ; elle allait malheureusement l’être davantage. Tout était à organiser. Une pareille agression avait pris tout le monde au dépourvu. Elle daigna ensuite me dire que je devais être très malheureuse de ce qui se passait, et que ma situation exceptionnelle me faisait plaindre des dames de la ville, car enfin, j’avais des « êtres chers » dans les deux camps et mon cœur devait être partagé. Je la laissais courir… je n’allais point tarder à savoir où elle voulait en venir… « Ces dames » montraient beaucoup d’hésitation quant à la conduite qu’elles devaient tenir à mon égard… Elles m’avaient dans la plus haute estime ; d’autre part, elles auraient été navrées de me