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CONFITOU
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comme ça, parce que c’est comme ça !… » Qu’est-ce que tu attends pour me tuer ?…

Et puis, elle s’arrêta de parler, voyant qu’il conservait un silence épouvantable.

Et puis, d’un regard aigu, elle fixa le revolver, sur la table.

Soudain, Raucoux-Desmares fit un pas jusqu’au fauteuil de Clamart, s’y écroula, et, les coudes au bureau, se plongea la tête dans ses mains. Il ne regardait pas sa femme. Il regardait sa conscience. Sa conscience lui disait : Juge ! et Mme Raucoux-Desmares, en face, savait bien que « le Jury était en train de délibérer ».

Elle eût été incapable de faire un mouvement. Elle attendait un geste qui la poussât dans l’éternité.

Raucoux-Desmares releva la tête. Il considéra sa femme un instant. Que vit-elle, elle, sur la face qui la regardait ainsi ?… Sans doute quelque chose de formidable, car elle poussa un soupir où passait toute la terreur du monde.

— Non !… Non ! pas ça !… pas ça !… Pierre ! songe à Confitou !…

Le professeur avait pris le revolver, et elle n’avait pas attendu qu’il l’approchât de ses tempes pour comprendre qu’il allait se tuer ?