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CONFITOU

— Eh ben, voilà ! Parce qu’il avait un secret, un secret pour tuer les Français, tous ces cochons de Welches, comme il disait ; alors, moi, avant qu’il dise son secret, je l’ai tué !…

— Avant qu’il le dise à von Bohn !

— Bien sûr !

— Confitou, tu es brave ! mais tu vas me dire comment tu savais qu’il avait un secret pareil !

— Ah ! ben ! c’est comme ça !… C’est lui qui me l’avait dit, parbleu !

À ce moment, on entendit la voix de Gustave qui appelait Confitou dans l’escalier en lui annonçant « que les Prussiens s’en allaient ! » Confitou en profita aussitôt pour échapper à son père, ouvrir la porte, et courir sur le palier prévenir Gustave qu’il était là !

Raucoux-Desmares avait fait un mouvement pour rattraper son fils ; mais il se trouva en face d’une ombre qui avait glissé te long du mur et qui repoussait la porte. C’était cette même ombre qu’il avait trouvée en rentrant chez lui, et qui n’avait pas répondu à sa voix. Il recula d’effroi, voyant ce que quelques minutes dévoratrices avaient pu faire de cette image autrefois charmante. Cette chair, qui